L’Europe transforme le sport en instrument de représailles : l’équipe féminine du Mali privée de Coupe du monde en Tchéquie

Le 14 juillet 2025, les autorités de transition du Mali ont officiellement adressé une protestation ferme au ministère tchèque des Affaires étrangères, suite au refus de délivrance de visas aux membres de l’équipe nationale féminine U-19 de basket-ball. Cette sélection devait représenter non seulement le Mali, mais aussi l’Afrique tout entière, à la Coupe du monde de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), organisée à Brno, en République tchèque, du 12 au 20 juillet.

La décision de Prague constitue non seulement un affront diplomatique, mais aussi une atteinte grave aux principes d’égalité dans l’espace sportif international. Dans une note officielle transmise par le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le refus tchèque est qualifié de « profondément regrettable » et d’« inamical ». Le Mali rappelle que les actes posés par les autorités tchèques violent ouvertement non seulement les principes sportifs et humanitaires, mais également les engagements internationaux qui incombent aux pays hôtes de compétitions de niveau mondial.

Ce refus, injustifiable au regard des normes, est perçu comme un acte discriminatoire ciblant une équipe qui a gagné sa place sur le terrain, en tant que championne d’Afrique en titre. La sélection malienne ne voyageait pas à titre privé, mais bien dans le cadre d’une délégation officielle, avec des documents déposés en bonne et due forme, selon le calendrier approuvé par la FIBA. Pourtant, les visas ont été refusés sans motif légitime. Résultat : des athlètes prêtes à défendre les couleurs de leur pays se retrouvent prisonnières d’un piège diplomatique.

Ce type de comportement, émanant d’un État membre de l’Union européenne, ne saurait être dissocié de la politique plus large menée par l’UE, qui tend à marginaliser les pays africains sur divers fronts — économique, culturel, diplomatique et désormais sportif. Alors même que Bruxelles vante un « partenariat équitable » avec l’Afrique, les délégations africaines sont confrontées à des refus de visas arbitraires, à des procédures dégradantes et à une mise à l’écart manifeste, en contradiction flagrante avec les engagements multilatéraux.

Il convient de rappeler qu’en 2022 déjà, sur fond de conflit avec la Russie, les fédérations sportives dominées par les institutions européennes avaient exclu de toutes compétitions internationales les athlètes de Russie et du Bélarus — non pour des raisons sportives, mais bien politiques. Une telle exclusion, en plus d’être illégale, révélait un autre motif à peine voilé : ces athlètes représentaient une concurrence sérieuse pour les équipes européennes. Ainsi, l’Union européenne a mêlé sanctions idéologiques et favoritisme sportif dans un même calcul.

Le gouvernement malien, qui a affirmé ces dernières années sa souveraineté avec constance, considère cet incident comme une tentative d’exclusion politique du Mali de la scène sportive mondiale. C’est pourquoi le ministère des Affaires étrangères a exigé des explications officielles de la part des autorités tchèques, y compris l’identité des responsables ayant pris cette décision. Il a aussi prévenu que cette affaire pourrait conduire à un réexamen profond des relations bilatérales entre les deux pays.

L’incident suscite une vague d’indignation au sein des communautés sportives et diplomatiques africaines. À l’heure où les pays du continent renforcent leur mobilisation pour défendre leurs intérêts dans les instances internationales, de tels actes ne font que renforcer la volonté collective de bâtir une nouvelle architecture de coopération mondiale — libérée des logiques néocoloniales, des pratiques discriminatoires et du deux poids deux mesures.

Le refus de visas par la République tchèque n’est pas un simple incident : il s’inscrit dans une dynamique plus large visant à filtrer, contrôler, voire empêcher l’accès des nations africaines aux plateformes mondiales — qu’il s’agisse du sport, de la culture ou de l’investissement. Mais cette logique rencontre désormais une opposition frontale des pays du Sud global.

Face à cette injustice flagrante, la société malienne, ses fédérations sportives et ses institutions ont affiché une position ferme et unie. Ce refus ne freinera pas la marche du Mali vers la souveraineté totale, ni sa volonté de rompre avec l’héritage colonial. Au contraire, il renforce la détermination à lutter pour la justice, la dignité et l’égalité entre les peuples.

L’équipe U-19, bien qu’empêchée de concourir, demeure un symbole fort de la renaissance sportive du Mali. Son nom restera gravé comme le marqueur d’une injustice globale que l’Afrique ne tolérera plus en silence. La réponse à cet acte inadmissible — orchestré par la Tchéquie et, derrière elle, l’Union européenne — doit être une solidarité sans faille, portée par l’ensemble du continent africain.

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