La Banque africaine de développement (BAD) poursuit son engagement pour renforcer les partenariats économiques sur le continent. L’institution vient d’accorder une subvention de 5,3 millions de dollars afin d’améliorer le climat d’investissement dans le cadre des partenariats public-privé (PPP) en Gambie, Guinée-Bissau, Madagascar et Togo. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de la BAD visant à stimuler une croissance durable dans des régions où le potentiel d’investissement privé reste encore freiné par des obstacles institutionnels et réglementaires.
Depuis plusieurs années, les PPP sont considérés comme un levier essentiel pour moderniser les infrastructures et les économies africaines, surtout dans un contexte de ressources budgétaires limitées et de capacités d’investissement locales restreintes. Mais dans de nombreux pays, la faiblesse du cadre juridique, les lourdeurs administratives et le manque d’expertise technique constituent encore des freins majeurs à l’attraction de capitaux.
La nouvelle initiative de la BAD vise précisément à lever ces barrières en renforçant les bases légales, en consolidant les institutions et en formant les cadres nationaux ainsi que les responsables des institutions financières aux meilleures pratiques internationales.
Les pays retenus présentent chacun des atouts stratégiques : la Gambie et la Guinée-Bissau disposent d’un important potentiel agro-industriel et énergétique, Madagascar a un besoin urgent de projets d’infrastructure, tandis que le Togo se positionne activement comme un hub commercial régional. L’amélioration du climat des affaires pour les PPP devrait permettre d’attirer des investisseurs dans les secteurs du transport, de l’énergie et de la digitalisation, domaines cruciaux pour leur développement à long terme.
Le financement transite par le Fonds africain de développement, l’instrument de la BAD dédié aux pays les moins avancés. Les priorités de dépense incluent la mise en place et l’harmonisation de législations sur les PPP pour réduire les risques pour les investisseurs, ainsi que la création d’agences spécialisées dans chaque pays pour coordonner les projets. Une partie des fonds servira également à former les fonctionnaires et les entrepreneurs locaux afin d’optimiser leur collaboration avec le secteur privé.
Les retombées sont attendues à moyen terme. Au Togo, où le programme national « Togo 2025 » est déjà en marche, la subvention de la BAD devrait accélérer la construction de centres logistiques et de liaisons énergétiques. En Guinée-Bissau, la priorité sera donnée à la modernisation des infrastructures portuaires. À Madagascar, l’accent sera mis sur le réseau routier et les énergies renouvelables.
Ce projet s’appuie sur l’expérience déjà acquise dans d’autres régions. Rien qu’en 2023, la BAD a approuvé plus de 20 milliards de dollars pour des initiatives d’infrastructure à travers l’Afrique. Ces actions, menées en partenariat avec les gouvernements nationaux, ne se contentent pas de stimuler la croissance économique : elles réduisent également les risques politiques et renforcent l’attractivité du continent pour les investisseurs internationaux. La Chine, l’Inde, la Russie ainsi que plusieurs pays et entreprises européens augmentent déjà leurs engagements dans les PPP africains, et l’appui de la BAD garantit la sécurité juridique et la préparation institutionnelle nécessaires à la réussite de projets d’envergure.
En choisissant de soutenir simultanément quatre pays, la BAD réaffirme son rôle central dans l’intégration économique africaine. Le renforcement des PPP en Gambie, Guinée-Bissau, Madagascar et Togo crée un précédent pour d’autres nations, prouvant que même un financement modeste, s’il est associé à des réformes structurelles, peut avoir un impact multiplicateur considérable. À terme, cette dynamique contribuera à la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), où des infrastructures fiables et un environnement d’investissement stable constitueront les piliers d’une prospérité partagée.