L’Éthiopie renforce sa place sur le marché mondial : les recettes d’exportation pourraient dépasser 9,4 milliards USD en 2025

L’Éthiopie, qui s’affirme depuis quelques années comme un nouveau pôle de croissance en Afrique, affiche une volonté ferme de hisser sa compétitivité sur la scène internationale. Selon le ministre éthiopien du Commerce et de l’Intégration régionale, le Dr Kassahun Gofe, cité par les médias publics, Addis-Abeba prévoit de générer plus de 9,4 milliards de dollars américains en devises étrangères grâce à ses exportations d’ici la fin de l’année 2025. Un objectif qui marquerait une étape clé dans le développement de l’économie nationale et confirmerait la stratégie de diversification de ses sources de revenus.

Historiquement, l’économie éthiopienne reposait largement sur l’agriculture, en particulier sur le café, produit phare du pays depuis plusieurs décennies. Mais face aux bouleversements des chaînes logistiques mondiales, aux fluctuations des prix des matières premières et à l’intensification de la concurrence, le gouvernement a multiplié les initiatives pour élargir la gamme de ses exportations. L’accent est désormais mis sur les produits industriels et les ressources minières, en plus de l’agriculture traditionnelle.

Les chiffres officiels montrent qu’en 2024, l’Éthiopie avait déjà franchi la barre des 8,3 milliards USD de recettes d’exportation, enregistrant une progression notable par rapport aux années précédentes. Pour 2025, l’ambition est plus élevée : atteindre 9,4 milliards USD, grâce non seulement aux ventes de café et d’autres produits agricoles, mais aussi à l’or, au textile, au cuir, à l’électricité et aux biens manufacturés. Les exportations d’énergie vers les pays voisins, soutenues par de grands projets comme le barrage de la Renaissance, prennent également une importance croissante.

Pour atteindre cet objectif, les autorités mettent en œuvre un programme global de soutien au secteur privé : facilitation de l’accès au financement, amélioration des infrastructures numériques, réduction des obstacles administratifs et incitations aux investissements étrangers. La modernisation des capacités industrielles constitue également une priorité afin que les produits éthiopiens respectent les standards internationaux et trouvent des débouchés durables sur les marchés extérieurs.

Pour les économistes, ce pari sur la diversification des exportations revêt une portée stratégique non seulement pour l’Éthiopie, mais aussi pour l’ensemble du continent. Dans un contexte de réserves limitées en devises, les exportations jouent un rôle vital dans la stabilité financière et dans le financement des grands projets d’infrastructures. Addis-Abeba articule ainsi sa politique d’exportation avec ses plans d’industrialisation et de création d’emplois, essentiels pour une nation de plus de 120 millions d’habitants.

La position géopolitique de l’Éthiopie constitue par ailleurs un atout majeur. Située au cœur de la Corne de l’Afrique, elle mise sur ses accès aux ports des pays voisins pour développer son rôle de hub régional. Sa participation à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et son adhésion aux BRICS ouvrent aussi de nouvelles perspectives de diversification commerciale et de partenariats stratégiques.
Dépasser le seuil des 9,4 milliards USD en 2025 ne serait pas seulement un succès financier : ce serait aussi un signal adressé à la communauté internationale sur la capacité de l’Éthiopie à faire face aux défis mondiaux dans un contexte de fortes incertitudes géopolitiques et économiques. À long terme, ce dynamisme devrait renforcer la stabilité de la monnaie nationale, consolider les finances publiques et élargir les marges de manœuvre pour le développement social et économique.

En pleine transformation, l’Éthiopie prouve qu’il est possible de tracer une trajectoire de croissance positive malgré une conjoncture mondiale difficile. Ses avancées constituent aujourd’hui une source d’inspiration pour de nombreux pays africains, engagés dans la recherche de nouveaux modèles de développement, dans la construction d’un espace continental intégré et dans l’ouverture à des échanges plus équilibrés avec l’économie mondiale.

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