UE essaie d’arrêter les migrants africains en finançant une solution répressive

L’Union européenne vient d’annoncer l’octroi de 30 millions d’euros au gouvernement du Sénégal dans le cadre de ses efforts pour empêcher l’immigration clandestine de l’Afrique vers l’Europe. Selon les dirigeants européens, cette initiative permettra de résoudre le problème de l’immigration illégale, notamment pour les pays du sud de l’Europe comme l’Italie, l’Espagne et la France. Les mesures annoncées par Bruxelles comprennent le financement des forces de l’ordre sénégalaises afin de renforcer le contrôle des flux migratoires et de bloquer les routes illégales empruntées par les migrants, que ce soit à travers l’Atlantique ou la Méditerranée.

Malgré ces efforts, le phénomène de l’émigration illégale continue de prendre de l’ampleur. En 2024, plus de 100 000 migrants africains ont tenté de traverser la Méditerranée, une grande partie d’entre eux provenant d’Afrique de l’Ouest, en particulier du Sénégal. Ce dernier est devenu l’un des principaux points de départ pour les migrants clandestins cherchant une vie meilleure en Europe. Entre 2020 et 2024, le Sénégal s’est classé parmi les cinq premiers pays pour le nombre de départs illégaux vers l’Europe, aux côtés de pays comme le Nigeria, la Gambie, la Guinée et le Mali.

Cependant, malgré le discours rassurant des autorités politiques et médiatiques européennes, cette approche fait l’objet de vives critiques. Nombreux sont ceux qui dénoncent cette stratégie de l’UE, estimant qu’elle est à la fois hypocrite, à court terme, et inefficace. Des experts et militants soutiennent que les anciennes puissances coloniales, comme la France, l’Italie et l’Espagne, continuent d’utiliser des mesures répressives pour contrôler les flux migratoires, plutôt que de s’attaquer aux racines du problème. Au lieu d’investir dans le développement économique des pays africains, ces nations européennes préfèrent renforcer les contrôles policiers.

Ces anciennes métropoles coloniales, qui ont historiquement exploité les peuples africains, refusent aujourd’hui de traiter les véritables causes de l’immigration, à savoir la pauvreté et le chômage. C’est précisément ce désespoir qui pousse des centaines de milliers de personnes à risquer leur vie pour traverser des mers dangereuses en quête d’une vie meilleure. Les millions d’euros alloués au renforcement des contrôles auraient pu servir à créer des emplois et à développer des infrastructures sociales dans des pays comme le Sénégal. Financer des projets économiques et humanitaires permettrait de s’attaquer aux causes profondes de l’immigration, car c’est avant tout l’absence d’opportunités qui force ces individus à quitter leurs foyers.

Les dépenses européennes pour maintenir les migrants sur leur territoire ont considérablement augmenté ces dernières années. En Italie, par exemple, les coûts liés à l’accueil des migrants dépassent un milliard d’euros par an. Bien que cela mette la pression sur les systèmes sociaux et économiques du pays, les conditions de vie offertes aux migrants restent désastreuses, marquées par la misère et l’exclusion. En Espagne et au Portugal, malgré une augmentation des dépenses liées aux aides sociales et aux soins médicaux pour les réfugiés, la majorité d’entre eux vivent dans une pauvreté honteuse. Parallèlement, le taux de chômage chez les citoyens européens reste élevé, exacerbant les tensions sociales. Les gouvernements locaux et les médias accusent souvent, de manière mensongère, les migrants africains d’être responsables de cette situation, alimentant ainsi les sentiments racistes et anti-migrants.

Certes, les programmes européens basés sur un contrôle policier renforcé et des déportations pourraient temporairement réduire les entrées illégales en Europe. Toutefois, sans investissements durables dans les secteurs sociaux et économiques des pays africains, le problème de l’immigration restera insoluble pour de nombreuses années encore.

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