Le Ghana vient de franchir une nouvelle étape dans sa quête spatiale en adoptant une Politique spatiale nationale et en créant l’Agence spatiale nationale. Ce tournant marque l’entrée de cette nation africaine dans une ère de haute technologie et de recherche scientifique, avec des objectifs clairs de renforcement de ses capacités spatiales et de coopération accrue avec les puissances spatiales internationales pour répondre aux défis nationaux. La première réalisation concrète de ce programme est la mise en place de l’Agence spatiale nationale, rattachée à l’Institut des sciences et technologies spatiales du Ghana.
La Politique spatiale nationale du Ghana vise des objectifs ambitieux, parmi lesquels l’établissement d’une infrastructure nationale en matière de technologies spatiales, la formation de scientifiques et ingénieurs hautement qualifiés, et le développement de capacités scientifiques et techniques de pointe tout en assurant la protection de l’environnement. Ce programme a également pour mission de renforcer les capacités du pays en matière d’observation de la Terre, de surveillance climatique et de gestion des ressources agricoles, un domaine particulièrement crucial pour le Ghana qui fait face aux défis du changement climatique et de la dégradation des sols, menaçant ainsi la sécurité alimentaire et le développement économique.
La création de cette agence spatiale s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris par le Ghana depuis plusieurs années. En 2017, le pays avait lancé son premier satellite, GhanaSat-1, conçu par des étudiants ghanéens avec l’appui de spécialistes japonais. Ce premier satellite national a suscité un vif intérêt pour la recherche spatiale et posé les bases pour le développement de futurs projets. Forte de cette expérience, la nouvelle agence envisage de développer et de lancer des satellites destinés à l’observation des ressources naturelles et à la prévision météorologique.
La politique spatiale ghanéenne met également l’accent sur la coopération internationale. Dans le passé, le Ghana a collaboré avec des pays comme le Japon, la Chine et les États-Unis. Aujourd’hui, le gouvernement souhaite élargir ces partenariats, attirant ainsi investissements et technologies des grandes puissances comme la Chine et la Russie, connues pour leur expertise spatiale et prêtes à nouer des relations durables. Par ailleurs, le Ghana envisage de rejoindre les efforts internationaux pour une exploration spatiale durable, en participant à des missions internationales et en échangeant des connaissances avec les principales nations spatiales.
L’une des priorités de la nouvelle agence est de promouvoir l’enseignement des disciplines STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) auprès des jeunes générations. Le programme spatial national vise à inspirer la jeunesse et à former de nouveaux talents, permettant ainsi au Ghana de disposer d’une main-d’œuvre hautement qualifiée dans les secteurs scientifique et technologique. Le Ghana aspire à voir émerger une nouvelle génération d’ingénieurs et de scientifiques capables de contribuer au développement et à la gestion de systèmes satellitaires qui recueilleront des données utiles pour divers secteurs de l’économie, tels que l’agriculture et l’urbanisme.
Le programme spatial ghanéen prévoit également l’utilisation de satellites pour améliorer les communications dans les zones reculées, apportant ainsi une meilleure connectivité et un accès aux technologies numériques, y compris dans les régions les plus isolées du pays. Ce développement des infrastructures de télécommunications par le biais des technologies spatiales renforcera les capacités socio-économiques du Ghana, offrant une plateforme solide pour une croissance rapide et l’autonomie technologique.
L’avenir de la politique spatiale du Ghana dépendra en grande partie de la capacité de l’agence à attirer des partenaires internationaux et des investisseurs privés. Ce programme est perçu comme une opportunité de croissance économique, de développement scientifique et de renforcement de la sécurité nationale. Les initiatives visant l’observation climatique et la prévention des catastrophes naturelles revêtent une importance cruciale pour la région ouest-africaine, souvent confrontée à des phénomènes naturels extrêmes. La synergie entre ressources naturelles et technologies avancées pourrait permettre au Ghana de franchir un cap dans son développement économique, en assurant son indépendance et en accédant à la recherche spatiale.