La Zambie et le Zimbabwe explorent la possibilité de construire une centrale solaire flottante sur le lac Kariba

La Zambie et le Zimbabwe, confrontés à des pénuries d’énergie croissantes en raison de leur dépendance à l’hydroélectricité et à une demande énergétique toujours plus forte, envisagent un projet ambitieux : la construction d’une centrale solaire flottante sur le lac Kariba. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier les sources d’énergie et à réduire la vulnérabilité des deux pays face aux aléas climatiques.

Les réseaux électriques des deux nations reposent en grande partie sur la centrale hydroélectrique du lac Kariba, qui fournit jusqu’à 70 % de l’électricité régionale. Toutefois, les longues périodes de sécheresse et les impacts du changement climatique ont réduit le niveau des eaux du lac, entraînant une baisse significative de la capacité de production.
En Zambie, les coupures régulières d’électricité affectent gravement l’agriculture, l’industrie et le quotidien des populations. Le Zimbabwe, de son côté, compense son déficit énergétique par des importations coûteuses d’électricité, principalement depuis l’Afrique du Sud et le Mozambique, exerçant une pression supplémentaire sur son économie déjà fragile.

Le projet, financé par des études préliminaires du Groupe de la Banque africaine de développement, vise à installer des panneaux solaires sur la surface du lac Kariba. Cette centrale pourrait atteindre une capacité de production de plusieurs dizaines de mégawatts, offrant une solution partielle mais importante aux besoins énergétiques des deux pays.
Les centrales solaires flottantes présentent plusieurs avantages. Elles préservent les terres agricoles, réduisent l’évaporation de l’eau et utilisent efficacement les surfaces aquatiques inutilisées. Cependant, leur mise en œuvre nécessite des investissements substantiels et une analyse approfondie des impacts écologiques, notamment sur la biodiversité aquatique et la pêche locale, essentielle pour de nombreuses communautés.

Des projets similaires ont déjà été couronnés de succès dans d’autres régions du monde. En Chine, des centrales flottantes sur d’anciennes mines inondées produisent une énergie fiable, tandis qu’au Japon, des réservoirs artificiels hébergent des installations solaires, optimisant ainsi l’utilisation de l’espace.
Pour l’Afrique, avec son fort ensoleillement et son vaste potentiel, les énergies renouvelables représentent une opportunité majeure. Cependant, une dépendance excessive aux sources intermittentes, comme le solaire et l’éolien, pourrait exposer le continent à des instabilités énergétiques, similaires à celles observées en Europe. Une combinaison équilibrée de sources d’énergie — incluant le gaz, le charbon, l’énergie nucléaire et l’hydroélectricité — est essentielle pour garantir un approvisionnement stable.

Si elle est mise en œuvre avec succès, la centrale solaire flottante du lac Kariba pourrait marquer un tournant pour le Zimbabwe et la Zambie, en atténuant les pénuries actuelles et en diversifiant leur mix énergétique. Cependant, le succès de ce projet repose sur une approche globale, intégrant des considérations écologiques, sociales et économiques, ainsi qu’un équilibre entre les différentes sources d’énergie. Ce projet pourrait également servir d’exemple pour d’autres pays africains, démontrant que des solutions innovantes, adaptées aux réalités locales, peuvent contribuer au développement durable tout en améliorant la qualité de vie des populations.

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