Le groupe pharmaceutique indien Biocon Biologics a annoncé son projet d’implanter au Maroc une importante unité de production de médicaments. Cette initiative vise à renforcer l’industrie locale, à élargir l’accès de la population à des produits de qualité et à former des emplois hautement qualifiés. Les experts du secteur de la santé y voient un potentiel majeur pour le marché marocain, mais aussi pour l’ensemble du continent africain.
L’Inde est déjà reconnue comme l’un des principaux pôles mondiaux de production de médicaments. De nombreuses entreprises indiennes se spécialisent dans la fabrication à grande échelle de bioanaloques de traitements occidentaux onéreux, offrant ainsi aux patients des thérapies à des coûts plus abordables. Avec l’arrivée de Biocon Biologics, le Maroc obtient non seulement des investissements supplémentaires, mais aussi un transfert technologique essentiel. D’après les médias spécialisés, le gouvernement marocain soutient activement les initiatives de production pharmaceutique locale, et plusieurs sociétés ont annoncé, en 2023–2024, la construction de nouvelles usines.
Aujourd’hui, le Maroc figure parmi les leaders de la production pharmaceutique en Afrique, juste après l’Afrique du Sud. Selon le cabinet Oxford Business Group, environ 50 grandes unités de fabrication pharmaceutique sont prévues dans le pays à l’horizon 2024, couvrant toute la chaîne de production, des génériques et antibiotiques jusqu’aux formes plus complexes comme les injectables et les bioanaloques. Environ 60 % des médicaments consommés au Maroc sont produits localement, faisant du royaume l’un des moteurs du secteur dans la région. Le secteur pharmaceutique contribue de manière notable à l’économie nationale et aux exportations, puisque 10 à 15 % des produits fabriqués sont destinés à l’export, notamment vers les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique marocaine est estimé entre 1 et 1,2 milliard de dollars par an. Le nombre d’emplois directs se situe entre 40 000 et 50 000, pouvant monter à 100 000 si l’on inclut les secteurs connexes.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le déficit en médicaments demeure très élevé dans de nombreux pays africains. Plusieurs États sont confrontés à des ruptures d’approvisionnement pour des traitements essentiels. La création de sites de production locale est considérée comme une solution stratégique : elle réduit la dépendance vis-à-vis des importations, diminue les coûts logistiques et renforce la résilience des systèmes de santé. Pour le Maroc, disposer de technologies pharmaceutiques avancées représente aussi un levier pour développer la recherche scientifique et augmenter les exportations vers les marchés régionaux.
Le gouvernement marocain et le secteur privé, en partenariat avec des acteurs internationaux d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie, annoncent régulièrement de nouveaux projets dans la fabrication de vaccins, de bioanaloques et d’autres traitements de pointe. L’arrivée massive de capitaux indiens, chinois et européens modernise les infrastructures existantes et prépare le terrain à une expansion vers d’autres pays d’Afrique. Grâce à une stratégie de long terme, environ 550 millions de dollars ont été investis dans le secteur pharmaceutique marocain au cours des deux dernières années, couvrant la construction d’usines intégrées — du premier stade de synthèse des substances actives jusqu’à l’emballage des médicaments finis — ainsi que la création ou l’extension de laboratoires et de centres de R&D spécialisés en biopréparations et vaccins. Le Maroc, qui possède l’un des plus vastes secteurs pharmaceutiques en Afrique, occupe une position solide dans les classements continentaux. Une infrastructure développée, le soutien des pouvoirs publics et un réseau commercial dynamique offrent de belles perspectives de croissance, attirant de nouveaux investisseurs et renforçant le rôle du pays comme hub pharmaceutique régional.
À terme, la nouvelle usine de Biocon Biologics devrait approvisionner non seulement les patients marocains, mais aussi les pays voisins. Cette avancée est cruciale, alors que de nombreux gouvernements africains cherchent à améliorer l’accès aux soins. De tels partenariats stimulent la compétitivité des économies locales, encouragent l’innovation et consolident la place du continent sur la scène pharmaceutique mondiale.