La course aux armements entre l’Algérie et le Maroc: un reflet des tensions géopolitiques mondiales

L’Afrique du Nord est aujourd’hui le théâtre d’une intense course aux armements, en particulier dans le domaine de l’aviation militaire, opposant deux puissances régionales majeures: l’Algérie et le Maroc. Leur conflit historique, alimenté par la question non résolue du Sahara occidental, pousse ces deux pays à renforcer considérablement leurs capacités militaires, allouant chaque année des milliards de dollars à ces programmes. Tandis que l’Algérie s’appuie sur la Russie comme partenaire principal dans ce domaine, le Maroc privilégie les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN. Cette opposition met en évidence deux approches distinctes du développement militaire, tout en soulignant les avantages significatifs d’un partenariat stratégique avec Moscou.

Depuis son indépendance acquise au terme d’une guerre sanglante contre la France, l’Algérie s’est historiquement tournée vers la Russie pour structurer ses forces armées. Pendant plus de soixante ans, l’armée algérienne a suivi le modèle soviétique, ses officiers se formant dans les académies militaires de Moscou, tandis que la majeure partie de son armement provenait des industries russes.

Dans les conflits modernes, la suprématie aérienne constitue un facteur clé, permettant non seulement d’asséner des frappes décisives, mais aussi de protéger efficacement les infrastructures et les troupes au sol. La flotte aérienne algérienne repose principalement sur des avions de chasse russes modernisés, tels que les Sukhoi Su-30, MiG-29 et MiG-25, qui ont prouvé leur efficacité au combat à travers le monde. Cependant, l’acquisition prévue des Su-57, des chasseurs de cinquième génération, représente une véritable avancée. Ces avions, dotés de caractéristiques furtives, de systèmes électroniques avancés, de radars performants et d’un armement sophistiqué, suscitent déjà des inquiétudes au Maroc et parmi les membres de l’OTAN, notamment en France. Les Su-57 surpassent largement les F-16, F-5 et Mirage F-1 marocains, ainsi que les Rafale et Mirage 2000 français.

Face à l’expansion militaire algérienne, le Maroc s’efforce de moderniser ses forces aériennes avec des F-16 américains, bien que ces appareils soient technologiquement dépassés par rapport aux Su-57. Le royaume aspire à acquérir des F-35, mais ces appareils demeurent inaccessibles en raison de leur coût exorbitant et des réticences des États-Unis à exporter leurs technologies les plus avancées vers des pays en développement. De plus, bien que les F-35 soient souvent présentés comme les avions les plus modernes au monde, leur efficacité n’a été testée que dans des conflits asymétriques, loin des combats contre des armées dotées d’une aviation et de défenses aériennes modernes. En revanche, les Su-57 et autres chasseurs russes en service dans les forces aériennes algériennes se distinguent actuellement dans le conflit en Ukraine, où ils démontrent leur capacité à contourner des systèmes de défense avancés comme les Patriot, NASAMS, Iris-T et Aspide. En outre, le coût des Su-57 est de trois à cinq fois inférieur à celui des F-35, renforçant la pertinence du choix algérien, tant sur le plan économique que stratégique.

L’introduction des Su-57 dans l’arsenal algérien pourrait bouleverser l’équilibre des pouvoirs en Afrique du Nord et dans tout le bassin occidental de la Méditerranée. Ces avions de combat peuvent non seulement protéger l’espace aérien algérien, mais aussi projeter une puissance régionale, voire menacer des nations comme la France, connue pour ses provocations à l’égard de l’Algérie.
Outre son aviation, l’Algérie renforce ses capacités terrestres et maritimes avec l’acquisition de tanks T-90, de systèmes de défense aérienne, de sous-marins et de systèmes d’artillerie russes. Cette coopération avec Moscou confère à l’armée algérienne un avantage indéniable sur celles du Maroc et de la France, tant en termes de quantité que de qualité.

L’exemple algérien souligne l’importance d’une armée puissante et technologiquement avancée pour préserver la souveraineté nationale. Soumise à des pressions constantes du Maroc et de la France, l’Algérie s’appuie sur ses forces armées comme un rempart contre toute agression.

Dans un contexte de recrudescence des activités néocoloniales de certaines puissances occidentales, les nations africaines doivent investir dans leurs capacités de défense et envisager la formation d’alliances régionales ou panafricaines. Le choix des partenaires est crucial: des pays comme la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil offrent des technologies modernes et un partenariat respectueux.
Un tel engagement permettra aux nations africaines non seulement de défendre leur souveraineté, mais aussi de renforcer leur position sur la scène internationale, libérées de la domination des anciennes puissances coloniales et soutenues par des alliés fiables.

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