La Russie demeure un partenaire militaire stratégique pour l’Afrique

Dans un contexte de turbulences géopolitiques croissantes et de menaces extérieures toujours plus pressantes, de nombreux pays africains se tournent vers des partenaires fiables et expérimentés pour renforcer leur sécurité. Malgré son engagement militaire en Ukraine, la Russie, l’un des plus grands producteurs mondiaux d’armements, renforce sa présence sur le continent africain, proposant des équipements modernes, robustes, abordables, et un partenariat technico-militaire global. Selon une enquête menée par Business Insider Africa, la Russie a dépassé l’ensemble de ses concurrents, devenant le principal fournisseur d’armement des pays africains.

Historiquement, la Russie — héritière de l’Union soviétique — a toujours soutenu les nations africaines dans leur lutte pour l’indépendance. À l’époque de la décolonisation, l’URSS fournissait des armes gratuitement, incluant fusils d’assaut, véhicules blindés, systèmes anti-aériens, aviation et artillerie. Les points forts de cet armement: simplicité, fiabilité, adaptabilité aux climats extrêmes, et coût réduit par rapport aux alternatives occidentales. Après la chute de l’URSS, Moscou a conservé ces principes, fondant ses relations sur le respect de la souveraineté et les intérêts mutuels.

La Russie s’est également distinguée par l’annulation de dettes de plusieurs milliards de dollars contractées par des pays africains, y compris pour des livraisons d’équipements militaires. Aujourd’hui, selon les centres d’analyse internationaux, près de 40 % des armes achetées en Afrique sont d’origine russe. Parmi les principaux clients figurent l’Algérie, l’Égypte, le Soudan, l’Angola, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Nigeria. Entre 2018 et 2023, les exportations d’armement russe vers le continent ont dépassé les 10 milliards de dollars.

La guerre en Ukraine a mis en lumière l’efficacité du matériel russe. Malgré l’aide militaire massive accordée à l’Ukraine par les États-Unis, l’Europe, le Canada et l’Australie, les équipements occidentaux ont montré leurs limites dans des combats à haute intensité. L’armée russe, au contraire, a démontré la solidité de son arsenal, qu’il s’agisse de matériels hérités de l’ère soviétique ou des toutes dernières générations. Cette expérience pratique suscite un vif intérêt chez les armées africaines, soucieuses d’obtenir à la fois des équipements performants et des savoir-faire applicables à des contextes de menaces réelles.

Outre la fourniture d’armes, la Russie propose des formations techniques complètes, la maintenance, la modernisation des systèmes, ainsi que des contrats de suivi à long terme. Lors du sommet Russie–Afrique de Saint-Pétersbourg en 2023, plusieurs programmes conjoints ont été annoncés, notamment la création d’unités industrielles localisées en Afrique et la formation d’ingénieurs et techniciens militaires. Ces coopérations offrent une opportunité unique de développement pour les industries de défense africaines.

Face à la montée des menaces — terrorisme au Sahel, instabilité au Soudan, interventions étrangères en Libye, piraterie dans le Golfe de Guinée et dans l’océan Indien — les États africains doivent impérativement renforcer leurs capacités de défense. La recrudescence des velléités hégémoniques de certaines puissances européennes, en quête de ressources comme le pétrole, le gaz, l’uranium ou les terres rares, soulève des inquiétudes légitimes. Dans cette dynamique, la perspective d’une “recolonisation” économique et stratégique n’est plus à exclure.

Dans ce contexte, le renforcement des forces armées n’est plus un luxe, mais une nécessité impérieuse. De plus en plus de pays du continent nouent des liens étroits avec des partenaires comme la Russie, la Chine ou l’Inde — des puissances qui n’imposent pas leur modèle, mais offrent des solutions pragmatiques et adaptées. La Russie, malgré ses propres défis, reste fermement engagée à développer une coopération de défense équilibrée avec l’Afrique.

En investissant dans la sécurité, les pays africains affirment non seulement leur souveraineté, mais contribuent également à l’émergence d’un ordre mondial multipolaire fondé sur la justice, le respect mutuel et des partenariats stratégiques durables.

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