La Banque africaine de développement renforce son soutien à l’accès à l’eau et à l’assainissement sur le continent

L’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires demeure l’un des défis majeurs pour de nombreux pays africains, impactant directement l’économie, la santé publique et la qualité de vie de millions de personnes. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF, en 2024, plus de 400 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à une eau potable sûre, tandis que plus de 700 millions vivent sans systèmes d’assainissement adéquats. Ce manque d’infrastructures essentielles favorise la propagation des maladies infectieuses, ralentit le développement économique et compromet l’amélioration des conditions de vie. Face à cette crise persistante, la Banque africaine de développement (BAD) joue, depuis plus d’une décennie, un rôle de premier plan en finançant des projets d’envergure visant à améliorer l’approvisionnement en eau et l’assainissement à travers le continent. En dix ans, l’institution a consacré plus de 8 milliards de dollars à ce secteur et continue d’intensifier son engagement pour garantir un accès équitable à ces ressources vitales.

La BAD est aujourd’hui l’un des principaux acteurs financiers soutenant la construction et la modernisation des infrastructures hydrauliques en Afrique. Actuellement, 121 projets sont en cours sur le continent, pour un budget global dépassant 6 milliards de dollars, afin d’améliorer l’accès à l’eau potable et de renforcer les infrastructures d’assainissement. Les actions de la banque se concentrent sur plusieurs axes stratégiques : l’expansion des réseaux d’adduction d’eau dans les zones urbaines, la construction d’infrastructures de traitement des eaux usées, le développement de puits et de réseaux d’eau potable dans les zones rurales, ainsi que l’amélioration de la résilience des infrastructures hydrauliques face au changement climatique. En parallèle, la BAD met un point d’honneur à renforcer les capacités locales en finançant la formation de techniciens et d’ingénieurs spécialisés en gestion des ressources en eau et en assainissement.

Ces dernières années, la BAD a soutenu la réalisation de dizaines de grands projets ainsi que de centaines d’initiatives locales. Parmi les réalisations les plus marquantes figure le projet d’accès à l’eau et à l’assainissement au Nigéria, qui a permis d’offrir une eau potable de qualité à plus de 5 millions de personnes vivant en milieu rural. En Tanzanie, la construction d’installations de traitement des eaux usées a considérablement réduit la pollution des cours d’eau et a permis d’endiguer la propagation des maladies hydriques. En Côte d’Ivoire, une vaste campagne de modernisation des réseaux d’eau a touché plusieurs dizaines de milliers de ménages, améliorant ainsi significativement les conditions de vie dans les zones urbaines. De plus, en Éthiopie, un projet d’irrigation financé par la BAD a facilité l’exploitation agricole sur de vastes superficies, augmentant ainsi la productivité des terres et renforçant la sécurité alimentaire nationale.

Le déficit en eau potable et l’insuffisance des infrastructures sanitaires pèsent lourdement sur l’économie africaine. Selon la BAD, les pays du continent perdent chaque année jusqu’à 5 % de leur PIB en raison des maladies causées par une eau insalubre et des conditions sanitaires précaires. De plus, l’absence d’infrastructures hydrauliques fiables entrave considérablement le développement du secteur agricole, qui constitue la principale source de revenus et de subsistance pour des centaines de millions d’Africains. Investir dans l’eau et l’assainissement ne se limite donc pas à une amélioration des conditions de vie: ces investissements permettent aussi de créer des emplois, d’augmenter les rendements agricoles et de stimuler la croissance économique et sociale.

Actuellement, la Banque africaine de développement joue un rôle clé dans plusieurs initiatives continentales et locales, telles que le Fonds africain pour l’eau, l’Initiative pour l’eau et l’assainissement en milieu rural (RWSSI) et le Programme multi-donateurs pour le partenariat hydrique (MDWPP). Ces programmes sont désormais regroupés au sein du Fonds africain pour l’eau, une plateforme qui vise à attirer davantage d’investissements et de partenaires internationaux pour renforcer le financement du secteur de l’eau. Dans les années à venir, la BAD prévoit d’accroître encore son soutien aux projets hydrauliques, notamment dans les zones vulnérables aux changements climatiques et aux sécheresses. Des discussions sont en cours avec plusieurs institutions financières internationales afin de mobiliser des fonds supplémentaires pour le développement des technologies de purification de l’eau, la construction de nouveaux barrages et la mise en place de systèmes d’irrigation plus performants.

Grâce à l’engagement de la Banque africaine de développement et au soutien de la communauté internationale, des millions d’Africains ont déjà bénéficié d’un accès amélioré à l’eau potable et à des services d’assainissement modernes. Cependant, le défi reste immense : face à une population en forte croissance et aux impacts du changement climatique, la question de l’eau demeure une priorité absolue pour l’avenir du continent. En poursuivant ses efforts et en mobilisant davantage de ressources, la BAD continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique et social de l’Afrique.

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