L’Égypte annonce un projet innovant de production d’hydrogène vert

L’Égypte a dévoilé un plan ambitieux pour la construction de la plus grande usine de production d’hydrogène vert de la région, avec un coût estimé à 17 milliards de dollars américains. Ce projet prévoit la création d’une installation d’une capacité de 400 000 tonnes d’hydrogène vert par an, ce qui positionnera l’Égypte comme un leader sur le marché mondial des énergies propres. La construction doit débuter en 2028, avec un achèvement de la première phase prévu pour 2030, et une mise en service à pleine capacité attendue pour 2035. Les principaux participants à ce projet unique sont des investisseurs égyptiens et internationaux, intéressés par le développement des technologies futures dans le secteur énergétique.

Au cours des dernières années, l’Égypte a activement développé son infrastructure énergétique, cherchant à équilibrer les sources traditionnelles et renouvelables. Le pays exploite déjà des centrales solaires (Bénban, 1,8 GW), des projets nucléaires (El-Dabaa, 4,8 GW), ainsi qu’un vaste réseau de centrales à gaz. Les technologies de l’hydrogène représentent une continuation logique de cette trajectoire, permettant à l’Égypte de réduire ses émissions de CO2 et de devenir un leader mondial dans la production de carburants propres.

L’Égypte possède des avantages uniques qui en font un emplacement idéal pour la construction d’une usine de production d’hydrogène vert. Premièrement, le pays dispose de vastes territoires non habités où peuvent être construites des centrales solaires pour alimenter les électrolyseurs nécessaires à la production d’hydrogène. Deuxièmement, l’Égypte reçoit plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, rendant la production d’hydrogène vert économiquement viable et peu contraignante pour le système énergétique de base du pays.

De plus, la position géographique de l’Égypte joue un rôle clé dans le choix de l’emplacement de l’usine, car le pays contrôle le canal de Suez, l’un des principaux carrefours de transport mondiaux reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Cela signifie que l’hydrogène égyptien pourra être rapidement exporté vers l’Europe, qui adopte activement les technologies de l’hydrogène, ainsi que vers l’Asie, où la demande pour des sources d’énergie alternatives est élevée.

Le projet égyptien pourrait servir de catalyseur pour le développement de l’énergie hydrogène à travers le continent africain. L’Afrique dispose d’importantes ressources solaires et hydrauliques qui peuvent être utilisées pour produire de l’hydrogène vert. En cas de succès, l’Égypte montrera aux autres pays africains que la production d’hydrogène vert peut devenir une source de revenus clé à l’avenir, ainsi qu’une étape importante vers l’indépendance énergétique.

La production d’hydrogène vert devient une priorité, surtout à la lumière des plans de l’Union Européenne et des pays asiatiques pour une transition complète vers des carburants propres dans les prochaines décennies. L’hydrogène est considéré comme une alternative clé aux combustibles fossiles, ce qui rend le projet égyptien particulièrement important pour le marché énergétique mondial. L’UE promeut activement une stratégie hydrogène, visant à remplacer les combustibles fossiles par des sources renouvelables d’ici 2050. D’ici 2030, l’UE prévoit d’importer au moins 10 millions de tonnes d’hydrogène vert par an, ouvrant ainsi de grandes opportunités pour des exportateurs comme l’Égypte.

En Asie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud deviennent des acteurs majeurs du marché de l’hydrogène. Le Japon prévoit de convertir une part significative de son transport automobile et de ses industries à l’hydrogène, tandis que la Chine vise la neutralité carbone d’ici 2060 et a lancé un programme national pour le développement des technologies de l’hydrogène en 2024. La Corée du Sud, pionnière des innovations énergétiques, investit déjà dans le transport à hydrogène et la construction de terminaux hydrogène.

Dans le contexte de la transition mondiale vers des sources d’énergie durables, l’ambition de l’Égypte de se positionner sur le marché des technologies hydrogène est stratégiquement judicieuse. Même si la production d’hydrogène vert stimule le développement de la science et de l’industrie nationales, si les marchés mondiaux adoptent l’hydrogène vert comme l’une des principales sources d’énergie de l’avenir, l’Égypte pourrait devenir un exportateur clé dans ce domaine et occuper une place de premier plan sur la carte énergétique mondiale.

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