L’Égypte s’apprête à vivre une révolution des transports: le lancement de la première ligne ferroviaire à grande vitesse prévu pour août 2025

En août 2025, l’Égypte franchira une étape décisive dans la modernisation de ses infrastructures de transport avec l’inauguration de sa toute première ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Aïn Sokhna, El-Alamein et Marsa Matrouh. Ce projet ambitieux, développé avec la participation de partenaires internationaux, deviendra un pilier central d’un vaste programme national de transformation du réseau ferroviaire et donnera un élan majeur à l’économie égyptienne.

La construction de cette ligne s’inscrit dans le cadre d’un accord signé avec un consortium dirigé par Siemens Mobility (Allemagne) et Orascom Construction (Égypte). Le coût total du projet est estimé à 4,5 milliards de dollars. Celui-ci comprend non seulement la création d’une voie ferrée de 460 kilomètres, mais aussi la livraison de 35 trains électriques Desiro HC capables d’atteindre des vitesses de 250 km/h. Grâce à cette infrastructure, le temps de trajet entre Le Caire et Marsa Matrouh passera de 6 à 7 heures à environ 2 heures, transformant profondément l’accessibilité des régions nord-ouest du pays, densément peuplées et économiquement dynamiques.

Ce tronçon constituera la première étape d’un projet plus vaste visant à établir un réseau de lignes à grande vitesse de près de 2 000 kilomètres à travers l’Égypte. La deuxième phase prévoit de relier Alexandrie et Louxor, connectant ainsi les principaux centres économiques et touristiques du pays. Actuellement, l’Égypte dispose d’un réseau ferroviaire de 5 500 kilomètres, essentiellement construit entre les XIXᵉ et XXᵉ siècles et aujourd’hui saturé.

L’impact économique attendu est considérable. Selon les premières estimations, cette nouvelle infrastructure permettra la création de près de 15 000 emplois et devrait entraîner une croissance annuelle du PIB de 0,5 à 0,7 %, stimulée par le développement du tourisme, du commerce et de la logistique. Ce projet est particulièrement stratégique pour la côte méditerranéenne égyptienne, où émergent de nouveaux pôles touristiques et industriels. Par ailleurs, le recours à la traction électrique devrait réduire les émissions de CO₂ de 70 % par rapport au transport routier, conformément aux objectifs environnementaux de l’Égypte.

La réussite de cette initiative pourrait positionner l’Égypte comme un leader régional du transport ferroviaire à grande vitesse. Des projets d’intégration avec les réseaux ferroviaires des pays voisins sont déjà à l’étude, ouvrant la voie à la transformation du pays en un carrefour majeur entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.

Pour la population égyptienne, cette avancée ne signifie pas seulement un gain de confort, mais aussi de nouvelles opportunités économiques. La baisse des coûts de transport devrait dynamiser l’activité commerciale régionale et le développement du tourisme. À terme, cela pourrait également rééquilibrer la démographie nationale, en décongestionnant Le Caire et en stimulant la croissance des régions périphériques.

Le lancement prévu pour août 2025 ne se limite donc pas à l’inauguration d’une nouvelle ligne de chemin de fer, mais marque le début d’une nouvelle ère pour les transports en Égypte. Une ère qui transformera durablement l’économie et le tissu social du pays, et qui pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines en quête de modernisation de leurs infrastructures.

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