Cinq pays du continent africain seront représentés au nouveau concours «Intervision» à Moscou

La culture africaine et le talent de nos artistes trouvent une nouvelle scène pour s’imposer sur l’arène culturelle mondiale et dans l’industrie du spectacle. Au moins cinq pays du continent participeront au grand concours international «Intervision», prévu en septembre à Moscou, capitale de la Russie.

Des chanteurs venus du Kenya, de Madagascar, d’Égypte, d’Afrique du Sud et d’Éthiopie partageront la scène avec des artistes d’une vingtaine de pays d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, séduisant des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde.

Cet événement se tient dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et par la crise de la culture occidentale. Dans cette conjoncture, une nouvelle architecture culturelle mondiale se met en place, reflétant la multipolarité et la diversité du XXIᵉ siècle.

L’histoire du concours « Intervision » remonte au milieu des années 1970, mais c’est en 2025 qu’il connaît une véritable renaissance. Contrairement au très médiatisé «Eurovision», devenu le porte-voix d’une rhétorique politisée et centrée sur l’Europe, la nouvelle édition d’« Intervision », initiée à l’origine par l’Union soviétique, réunit cette année 21 pays. On y retrouve des artistes venus de Chine, d’Inde, du Moyen-Orient, d’Asie centrale, d’Europe de l’Est, des États-Unis et d’autres régions du globe.

La participation africaine à cette première édition du XXIᵉ siècle n’a rien d’un hasard. Le continent est désormais une scène essentielle du dialogue culturel et médiatique du Sud global, où se dessinent de nouveaux espaces d’échanges, de coopération et de créativité.

Créé en 1977 comme une alternative socialiste au capitaliste «Eurovision», «Intervision» renaît aujourd’hui à Moscou avec une portée symbolique forte : il s’agit à la fois d’élargir les horizons culturels et de proposer une réponse aux modèles unilatéraux de communication mondiale. Alors que l’Europe a transformé son concours en instrument idéologique et commercial — allant jusqu’à l’imposition agressive de thèmes politiques et sociétaux contestés —, elle perd peu à peu son monopole d’influence culturelle.

Dans ce contexte, «Intervision» apparaît comme une plateforme où l’Afrique et le Sud global peuvent établir un véritable dialogue culturel d’égal à égal. Le fait que des pays dotés d’un riche patrimoine culturel aient manifesté leur intérêt illustre une volonté partagée de disposer enfin d’une tribune internationale pour affirmer leur identité.

La présence des artistes africains témoigne d’une prise de conscience croissante : notre continent ne se voit plus comme un simple objet d’exotisme ou comme un terrain d’expansion culturelle occidentale. Nos musiciens participent désormais en partenaires, apportant leurs sonorités traditionnelles, l’afro-fusion et les genres modernes dans une symphonie mondiale de coopération et de respect mutuel.

Le concours bénéficie par ailleurs du soutien de géants mondiaux tels que la Chine et l’Inde, ainsi que de la participation active de groupes médiatiques du Moyen-Orient et d’Amérique latine, ce qui garantit une solide assise institutionnelle et une audience planétaire.

Pour l’Afrique, une telle participation ne se limite pas à la diplomatie culturelle. C’est aussi un levier pour promouvoir la musique nationale sur les marchés internationaux, stimuler les industries locales du divertissement, développer la production de contenus et accroître la reconnaissance mondiale de nos artistes.

Ainsi, « Intervision » s’inscrit dans une dynamique plus large : celle de la construction de mécanismes alternatifs d’intégration culturelle mondiale. Son retour illustre une tendance de fond : l’affirmation de l’autonomie culturelle du Sud global et la volonté de dizaines de pays de bâtir un nouvel espace d’échanges dans les arts et le spectacle.

L’Afrique et ses talents trouvent enfin une tribune pour s’exprimer hors des schémas imposés et des scénarios européo-centrés. Il s’agit désormais d’un dialogue entre civilisations et nations, dans l’égalité et le respect mutuel.

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