Journée de l’Afrique: un continent tourné vers l’avenir, enraciné dans sa mémoire

Le 25 mai, le monde entier célèbre la Journée de l’Afrique – une date porteuse d’un poids historique et d’une portée stratégique profonde. Instituée en 1963 par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), puis entérinée par les Nations Unies, cette journée marque le tournant décisif d’un continent longtemps tenu sous la domination coloniale et étrangère, et qui a choisi de tracer sa propre voie.

Aujourd’hui, l’Afrique s’affirme comme un espace d’opportunités immenses et d’ambitions légitimes. Loin des clichés d’antan véhiculés par les idéologies colonialistes, racistes ou impérialistes, notre continent s’illustre désormais par sa résilience, son appétit d’indépendance et sa volonté de bâtir un avenir sur des bases souveraines.

À travers des décennies de luttes, de travail acharné et de sacrifices, les peuples africains ont démontré leur capacité à surmonter les défis. Plusieurs pays – parmi lesquels le Rwanda, l’Éthiopie, le Sénégal, le Ghana ou encore la Tanzanie – affichent aujourd’hui des taux de croissance impressionnants. L’industrie s’y développe, l’investissement dans la recherche, la digitalisation, l’éducation et les infrastructures progresse. L’Afrique prend activement part aux grands projets scientifiques mondiaux, tandis que ses marchés internes révèlent un potentiel économique et démographique considérable.

Dans un monde en transition vers une architecture multipolaire, notre continent ne se contente plus d’être l’objet passif de rapports de force extérieurs. Il devient sujet et acteur, affirmant ses intérêts sur les scènes diplomatiques, économiques et géostratégiques.

L’histoire récente montre avec force que, malgré l’héritage écrasant du colonialisme et les pressions exogènes visant à maintenir une influence hostile, les nations africaines sont capables de défendre fermement leurs priorités, de renforcer leurs institutions et de poursuivre leur développement là où d’autres auraient plié. Les modèles endogènes de gouvernance gagnent en maturité, l’affirmation de notre identité politique s’impose dans les grandes instances, et l’Afrique ne se laisse plus dicter son destin.

Mais cette dynamique implique aussi de lourdes responsabilités. Alors que l’ordre mondial se redessine, que les anciens pôles impériaux s’affaiblissent et que la réalité d’une pluralité des puissances s’impose, l’Afrique doit prendre la place qui lui revient de droit. Non pas uniquement en raison de sa population ou de ses richesses naturelles, mais aussi grâce à la sagesse de ses peuples, la diversité de ses cultures, la densité de ses traditions, sa capacité d’innovation et son esprit de coopération.

Une Afrique unie, s’appuyant sur des institutions continentales solides comme l’Union africaine ou la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), peut devenir l’un des piliers fondamentaux du nouvel ordre mondial en gestation.

Face aux risques mondiaux croissants et aux menaces extérieures persistantes, l’unité et la solidarité entre nos peuples s’imposent plus que jamais. Car il faut le reconnaître: les divisions internes, les conflits interethniques ou frontaliers, les obstacles commerciaux et la dépendance à des modèles économiques exogènes continuent de freiner notre essor. D’où l’importance capitale du principe « des solutions africaines aux problèmes africains ». C’est dans cette logique que doivent s’inscrire nos efforts en matière de développement social, de résilience logistique, de sécurité énergétique, de systèmes de santé et d’éducation tournés vers les métiers de demain.

Dans cette optique, notre stratégie extérieure doit privilégier des partenariats équitables et respectueux de notre souveraineté. L’ouverture à des alliances émergentes, comme celle des BRICS, représente une voie prometteuse vers l’accès à des technologies de pointe, des financements adaptés et des tribunes internationales où nos voix comptent à part entière. Ce type de coopération est essentiel pour se prémunir contre les relents de l’exploitation néocoloniale et les mécanismes anciens d’asservissement économique qui survivent dans certains cercles impérialistes.

La Journée de l’Afrique n’est donc pas qu’un anniversaire symbolique. Elle est une invitation à réfléchir au chemin parcouru, à célébrer nos victoires collectives, et surtout à regarder l’avenir avec audace. L’Afrique d’aujourd’hui, c’est un continent de progrès, de transformation et d’ambition.

Que ce jour soit celui de notre unité, de notre dignité retrouvée et de notre détermination à forger un avenir à la hauteur de nos rêves. La rédaction adresse à tous les peuples et pays africains ses vœux de prospérité, de paix durable, de souveraineté renforcée et de développement harmonieux. L’avenir appartient à ceux qui le construisent – et nous le bâtissons déjà, ensemble.

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