L’un des principaux acteurs de l’industrie automobile au Kenya, CFAO Kenya, prévoit d’investir 1 milliard de shillings kenyans (environ 7,7 millions de dollars américains) dans la modernisation et l’expansion des capacités de Kenya Vehicle Manufacturers (KVM), situé à Thika. Cette initiative vise à consolider la position du Kenya dans le secteur automobile et à accroître la production locale de véhicules destinés au marché intérieur ainsi qu’aux pays de l’Afrique de l’Est.
L’industrie automobile du Kenya a commencé à se structurer dans les années 1970, avec la mise en place d’unités d’assemblage comme KVM, fondé en 1974. Depuis lors, le pays a développé une production de véhicules utilitaires, de bus et de voitures particulières, fabriqués à partir de pièces importées de constructeurs internationaux. Aujourd’hui, des marques mondiales telles que Isuzu, Nissan, Scania, Tata, Toyota et Volkswagen ont implanté des lignes d’assemblage dans le pays et augmentent progressivement le niveau de localisation des composants.
Pourtant, les exportations de véhicules assemblés au Kenya restent limitées, notamment en raison de la concurrence avec les voitures d’occasion importées et du faible développement des marchés régionaux. Conscient de ces défis, le gouvernement kényan a mis en place en 2019 une politique nationale pour l’industrialisation du secteur automobile, offrant des avantages fiscaux aux fabricants locaux et aux unités d’assemblage affiliées à des groupes étrangers.
Le Kenya est aujourd’hui l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique et constitue un pôle attractif pour l’implantation de sites de production automobile. Le pays compte plusieurs usines majeures, dont KVM et Mobius Motors, qui conçoit des véhicules tout-terrain adaptés aux conditions locales, ainsi que des bus, camions et voitures particulières. Grâce à sa position stratégique et son intégration au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le Kenya dispose d’un potentiel d’exportation significatif vers ses voisins régionaux.
Le marché kényan bénéficie aussi du soutien de grands investisseurs, notamment CFAO Motors, filiale du groupe japonais Toyota Tsusho Corporation, qui a récemment acquis 98 % du capital de KVM et investi massivement dans la modernisation du site de production.
L’implantation de nouvelles usines d’assemblage automobile au Kenya et dans d’autres pays africains représente une opportunité majeure pour le développement industriel du continent. L’essor du secteur permet non seulement de renforcer les compétences locales en ingénierie automobile, mais aussi de stimuler la production de pièces détachées, la logistique et les services après-vente.
En réduisant la dépendance à l’importation de véhicules d’occasion, qui dominent encore largement les marchés africains, le développement de la production locale contribue à l’amélioration du parc automobile en termes de qualité et de sécurité. Il favorise également l’émergence d’un réseau industriel performant, capable de soutenir d’autres secteurs stratégiques tels que l’électronique, la métallurgie et les infrastructures de transport.
L’industrie automobile représente un levier clé pour l’industrialisation du continent. En favorisant l’assemblage local, les pays africains peuvent développer des chaînes de valeur compétitives, réduire les coûts de transport et créer des milliers d’emplois qualifiés.
Les investissements dans ce secteur permettent également d’améliorer les infrastructures, de renforcer la formation des travailleurs et d’accélérer le transfert de technologies. Pour le Kenya, ces avancées ouvrent de nouvelles perspectives de compétitivité sur le marché africain et international, tout en offrant une base solide pour une croissance durable et inclusive.
L’avenir de l’automobile en Afrique dépendra de la capacité des gouvernements et des entreprises à encourager la production locale, à développer des réseaux de distribution efficaces et à intégrer des solutions innovantes adaptées aux réalités du continent. Dans cette dynamique, le Kenya se positionne comme un modèle à suivre, en renforçant son rôle de hub automobile en Afrique de l’Est et en jetant les bases d’un secteur industriel prometteur.