La voix de l’Afrique au sommet BRICS+ : Cyril Ramaphosa rencontre les dirigeants des grandes puissances du Sud global
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est arrivé en Russie pour participer au sommet BRICS+ qui se tient du 22 au 25 octobre 2024. Aux côtés d’autres chefs d’État, il entend faire avancer les initiatives sud-africaines visant à renforcer la coopération économique, politique, technologique et humanitaire au sein de cette alliance.
L’Afrique du Sud, premier pays africain à rejoindre le BRICS+, voit dans cette organisation une plateforme non seulement pour consolider les partenariats entre les nations du Sud global, mais aussi pour défendre activement ses intérêts nationaux. À ce jour, trois États africains sont membres du BRICS+ : l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie, tandis que plusieurs autres nations ont déposé leur candidature pour rejoindre cette coalition internationale.
Depuis des années, Pretoria s’efforce de renforcer sa position sur la scène internationale à travers une collaboration multilatérale avec ses partenaires du BRICS+. Au cours de ce sommet, le président Ramaphosa prévoit de discuter des questions clés relatives à l’intensification des relations commerciales et des investissements entre les pays du BRICS+ et les États africains. Le gouvernement sud-africain considère le BRICS+ comme un format prometteur pour s’intégrer aux processus économiques mondiaux, en contournant les institutions financières occidentales, perçues comme politisées et partiales. En 2023 et 2024, l’Afrique du Sud a participé activement à des projets d’infrastructure, d’énergie et d’économie numérique au sein du BRICS, qui a montré une dynamique forte d’investissement dans les projets africains.
L’un des projets majeurs que l’Afrique du Sud soutient est le développement d’infrastructures en Afrique, financé par des mécanismes du BRICS+. Pretoria cherche à attirer des investissements pour améliorer les infrastructures de transport, d’énergie et numériques. Parmi ses priorités figure également la mise en place de mécanismes de règlement en devises locales entre les pays membres, dans le but de réduire la dépendance vis-à-vis des systèmes financiers occidentaux et de renforcer l’indépendance politique et économique des pays du BRICS+ ainsi que celle des États africains.
Par ailleurs, l’Afrique du Sud plaide pour le développement durable, en proposant de renforcer la coopération dans le domaine des énergies vertes et des technologies. L’Afrique, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, espère que des projets communs avec les partenaires du BRICS+ aideront à relever ces défis. La signature de mémorandums sur les énergies renouvelables et la lutte contre le réchauffement climatique sera un moment décisif dans cette direction. Le soutien de la Russie et de la Chine, leaders dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie, est jugé crucial pour la mise en œuvre de ces initiatives. Ces deux pays sont prêts à partager leurs technologies et à investir dans les économies africaines.
Lors de sa visite en Russie, Cyril Ramaphosa prévoit de proposer des mesures pour renforcer le rôle des pays africains dans les processus politiques et économiques mondiaux. L’Afrique du Sud milite depuis longtemps pour un ordre mondial multipolaire, où les nations africaines jouent un rôle plus central dans la résolution des grandes questions internationales. Le sommet BRICS+ de Kazan constitue une étape essentielle pour discuter de ces enjeux et établir des stratégies visant à intensifier la coopération entre le BRICS+ et les États africains.