L’Afrique du Sud mise sur les énergies renouvelables pour surmonter sa crise énergétique

L’Afrique du Sud se prépare à franchir une étape importante dans sa transition énergétique avec la construction imminente de deux nouvelles centrales électriques : une centrale solaire et une centrale éolienne. Ces projets, soutenus par un consortium réunissant TotalEnergies, Mulilo et Reatile Renewables, visent à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national et à réduire la dépendance aux centrales à charbon.

La centrale solaire, d’une capacité d’environ 130 MW, sera située dans la province du Cap-Nord, une région bénéficiant d’un ensoleillement exceptionnel. La centrale éolienne, également de 130 MW, sera implantée dans la province du Cap-Oriental, réputée pour ses conditions climatiques favorables aux projets éoliens. Ces deux projets bénéficieront d’un financement de plusieurs centaines de millions de dollars, apporté par des investisseurs internationaux spécialisés dans les énergies renouvelables et des banques sud-africaines. Ce financement témoigne de l’attractivité croissante du secteur des énergies renouvelables en Afrique du Sud.

Depuis plusieurs années, l’Afrique du Sud fait face à une crise énergétique majeure. Malgré une capacité installée de 53 GW en 2023, la puissance disponible est souvent bien inférieure en raison des pannes récurrentes et des défaillances techniques dans les centrales à charbon, qui assurent encore 80 % de la production nationale. Ces problèmes entraînent des coupures d’électricité fréquentes (« load shedding »), affectant gravement l’économie et le quotidien des citoyens.

Les prévisions indiquent une augmentation de la consommation électrique de 240 TWh en 2023 à environ 290–310 TWh d’ici 2030, tandis que le déficit de capacité de production est estimé entre 4 et 6 GW. De plus, les exportations d’électricité vers des pays voisins comme la Namibie et le Botswana ont fortement diminué, tandis que les importations continuent de croître.

La transition énergétique au cœur des priorités nationales
Pour répondre à cette situation, le gouvernement sud-africain a intensifié ses efforts à travers le programme REIPPPP (Renewable Energy Independent Power Producer Procurement Programme), destiné à attirer des investissements privés dans les énergies renouvelables. L’objectif est d’atteindre une part de 40 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Outre les projets solaires et éoliens, des investissements importants sont prévus pour moderniser les réseaux électriques et développer des infrastructures hydroélectriques.

Les nouvelles centrales joueront un rôle clé dans la réduction des émissions de carbone, en cohérence avec les engagements de l’Afrique du Sud en matière de transition écologique. Elles répondent également à la pression croissante de l’Union européenne, qui impose des barrières commerciales sur les produits sud-africains en raison de leur empreinte carbone liée à l’utilisation du charbon.

Ces projets s’inscrivent dans une stratégie plus large de réforme du secteur énergétique. En plus des énergies renouvelables, l’Afrique du Sud explore le développement de la production électrique à partir de gaz naturel, avec des projets de terminaux GNL et une possible relance de l’extraction de gaz de schiste.

Avec ces initiatives, l’Afrique du Sud espère non seulement combler son déficit énergétique, mais aussi renforcer sa sécurité énergétique, réduire sa dépendance aux importations et consolider sa position sur la scène internationale comme un acteur engagé dans la transition énergétique.

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