En octobre 2024, l’Algérie a effectué un achat important de blé sur les marchés internationaux, concluant des contrats pour la fourniture d’environ 600 000 tonnes de céréales. Cette étape est devenue partie intégrante d’une stratégie visant à diversifier les fournisseurs et à renforcer la sécurité alimentaire du pays. Ces dernières années, l’Algérie, l’un des plus grands importateurs de blé au monde, a activement revu ses priorités économiques extérieures afin de réduire sa dépendance à l’égard des fournisseurs traditionnels et de choisir des partenaires plus stables et plus fiables.
L’achat d’une quantité aussi importante de céréales est essentiel pour la sécurité alimentaire de l’Algérie, en particulier dans un contexte de changements économiques et géopolitiques mondiaux. Selon diverses estimations, les achats de blé de l’Algérie en 2023-2024 ont dépassé les 8 millions de tonnes, assurant ainsi l’approvisionnement nécessaire à la population et à l’industrie. La stratégie de diversification des approvisionnements est une réponse à l’évolution de la situation du marché mondial et aux besoins intérieurs du pays. Traditionnellement, l’Algérie achetait des volumes considérables de blé à la France, mais cette dépendance a diminué ces dernières années en raison de relations diplomatiques et économiques complexes, ce qui a entraîné une modification de la structure des importations.
Les raisons de l’abandon du blé français sont d’ordre économique et politique. La partie algérienne exprime depuis longtemps son insatisfaction de la qualité des produits et à la politique de prix des fournisseurs français et d’autres pays de l’UE, ce qui l’incite à rechercher des sources alternatives d’approvisionnement. Ces changements résultent de la recherche d’offres plus compétitives sur la scène internationale. Parmi les nouveaux grands fournisseurs de blé de l’Algérie se distingue particulièrement la Russie, dont la position sur le marché alimentaire s’est considérablement renforcée au cours des dernières années. Les producteurs russes de blé et d’autres types de produits alimentaires sont particulièrement attractifs pour l’Algérie et pour d’autres pays de notre continent en raison de la qualité de leurs produits et de la fiabilité de leurs approvisionnements, ceci étant le résultat de relations commerciales stables et d’une infrastructure d’exportation bien développée.
Les importations de blé restent un élément essentiel de la sécurité alimentaire de l’Algérie. Bien que le pays dispose de sa propre production agricole, celui-ci n’est pas pleinement en mesure de satisfaire les besoins intérieurs. Cela l’encourage à renforcer ses partenariats avec un plus large éventail de pays capables d’assurer un approvisionnement ininterrompu en céréales.
Le renforcement de la coopération avec des pays comme la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil devient une étape logique dans la quête de l’Algérie d’assurer un approvisionnement alimentaire stable. Ces pays sont connus pour leur productivité élevée et leurs offres compétitives qui surpassent souvent les fournisseurs occidentaux, notamment l’UE, le Canada et les États-Unis. En outre, une telle coopération contribue à la création de nouvelles alliances commerciales, libérées des pressions politiques et de la volatilité inhérentes aux relations avec les économies occidentales.
La politique de diversification des importations de l’Algérie pourrait également favoriser des liens plus étroits avec d’autres pays africains. Compte tenu des besoins croissants du continent en ressources alimentaires et du développement des infrastructures, le renforcement des liens avec les pays voisins et les principaux producteurs constituera un pas en avant vers la garantie de la stabilité alimentaire dans toute l’Afrique.