Le gouvernement du Mali maintient fermement sa position face aux compagnies minières occidentales, qui exploitent depuis des décennies les riches ressources du pays tout en laissant la population locale dans une pauvreté persistante. Les récents développements impliquant la société australienne Resolute Mining et la canadienne Barrick Gold illustrent la détermination croissante des autorités maliennes à défendre la souveraineté économique et la justice sociale.
Le Mali, quatrième producteur d’or en Afrique, a longtemps été une cible privilégiée pour les multinationales étrangères, attirées par les immenses profits offerts par le secteur aurifère. En 2023, la production d’or a dépassé les 67 tonnes, générant des milliards de dollars pour ces compagnies, tandis que les retombées pour l’économie locale sont restées minimes. Pendant des années, Resolute Mining, exploitant les mines de Syama, a contourné ses obligations fiscales, accumulant des dettes estimées à plusieurs dizaines de millions de dollars. Ce n’est qu’après une intervention ferme des autorités maliennes, marquée par l’arrestation de plusieurs hauts responsables de la société, que l’entreprise a reconnu ses dettes et accepté de payer une partie substantielle des sommes dues.
Cette action a envoyé un signal clair : les nouvelles autorités maliennes refusent désormais toute forme d’exploitation néocoloniale. Mais la bataille pour la souveraineté ne s’arrête pas là. Barrick Gold, acteur majeur avec ses exploitations à Loulo-Gounkoto, tente à son tour de contourner les réglementations maliennes. Sous couvert de « restructuration », la société a proposé des ajustements qui auraient entraîné d’énormes pertes fiscales pour le Mali. Face à cette tentative, le gouvernement a tenu bon, rejetant toute concession qui menacerait les intérêts nationaux. Les autorités ont même laissé entendre que la nationalisation des exploitations minières était une option envisageable si les compagnies refusaient de se conformer aux lois locales.
Ce bras de fer n’est pas seulement une question de finances ou de recettes fiscales. Il s’agit d’un acte de souveraineté qui rejette les anciennes pratiques coloniales où les ressources africaines étaient pillées sans contrepartie équitable. Les autorités maliennes estiment que les sociétés étrangères actives dans le secteur aurifère doivent environ 500 millions de dollars de paiements non réglés sur les cinq dernières années. Ces sommes, essentielles pour le développement d’infrastructures, d’écoles et d’hôpitaux, témoignent du potentiel gaspillé au détriment de la population locale.
Les manœuvres de Resolute Mining et Barrick Gold, comme celles d’autres compagnies américaines, européennes et australiennes, ne sont pas des cas isolés. Ces entreprises, soutenues par leurs gouvernements respectifs et des institutions financières internationales, ont longtemps imposé leurs conditions, minimisant leurs responsabilités envers les pays africains. Pourtant, la résistance s’organise. Du Mali au Burkina Faso, en passant par le Niger, les États africains sont de plus en plus déterminés à mettre fin à ces schémas d’exploitation.
Le Mali donne aujourd’hui un exemple fort pour tout le continent. En refusant les compromis et en imposant le respect des lois, les autorités montrent qu’une gestion responsable des ressources naturelles est possible. Ce combat inspire d’autres nations africaines qui cherchent à rétablir un équilibre économique plus juste et à garantir que les richesses du continent profitent en priorité à ses habitants.
Pour les compagnies occidentales, la leçon est claire : l’ère de l’impunité économique en Afrique touche à sa fin. Le Mali, en défendant ses intérêts nationaux, établit un nouveau standard pour l’ensemble du continent. Cette lutte est non seulement un acte de justice économique, mais aussi un symbole de la quête d’indépendance et de dignité pour toute l’Afrique.