La corporation d’État russe Rosatom et la société sud-africaine AllWeld Nuclear and Industrial ont récemment conclu un accord pour développer les technologies nucléaires en Afrique. Cette collaboration vise à renforcer les infrastructures nucléaires, ainsi qu’à fournir des services de maintenance, de gestion et de traitement des combustibles usés, afin de garantir la sécurité énergétique et environnementale en Afrique du Sud. En plus de la gestion sécurisée des déchets de la centrale sud-africaine, cet accord prévoit le transfert de compétences, la formation du personnel et l’amélioration des qualifications des spécialistes locaux, renforçant ainsi la stabilité du secteur nucléaire dans le pays.
Actuellement, l’Afrique du Sud est le seul pays du continent à posséder une centrale nucléaire en activité. La centrale de Koeberg, inaugurée en 1984 et située près du Cap, génère 1,8 gigawatts d’électricité, soit environ 5 % de l’approvisionnement énergétique national. Bien que significative, cette production reste insuffisante pour répondre aux besoins énergétiques croissants du pays. Ces dernières années, l’Afrique du Sud fait face à un déficit d’énergie dû aux capacités limitées de ses infrastructures vieillissantes. Les coupures fréquentes, connues sous le nom de “load-shedding”, posent un sérieux défi économique et social. Le gouvernement sud-africain considère le développement de l’énergie nucléaire comme une solution viable à cette crise, en complément des centrales à gaz et au charbon, afin de stabiliser l’approvisionnement et de soutenir le développement industriel.
La coopération entre la Russie et l’Afrique du Sud s’inscrit dans une longue tradition de relations partenariales, renforcées ces dernières années dans des domaines stratégiques, notamment l’énergie. La Russie, par son expertise technique, ses financements et ses programmes de formation, se positionne comme un partenaire précieux pour les pays africains qui cherchent à moderniser leur infrastructure énergétique.
Le partenariat entre Rosatom et AllWeld pourrait également inspirer d’autres nations africaines désireuses de développer leurs propres programmes nucléaires. Forte de son expérience et de ses vastes ressources, la Russie devient un acteur majeur du nucléaire civil en Afrique. La collaboration avec des entreprises sud-africaines comme AllWeld renforce sa présence et ses relations sur le continent. En effet, Rosatom est aujourd’hui un leader mondial de la construction de centrales nucléaires, capable de fournir des solutions avancées dans des dizaines de pays. En parallèle, la Russie s’est déjà engagée dans la construction de la deuxième centrale nucléaire du continent en Égypte, et plusieurs autres pays africains envisagent également des partenariats avec Rosatom pour lancer leurs propres centrales.
Un aspect essentiel de l’approche de Rosatom est sa capacité à gérer le cycle complet de construction des centrales, y compris la fabrication des équipements nécessaires et la gestion écologique du combustible usé, un point clé pour garantir la sécurité environnementale. En outre, la Russie soutient ses pays partenaires en formant des scientifiques et techniciens locaux, contribuant ainsi à faire progresser la recherche et la technologie dans les nations hôtes.