Le port de Mombasa, principal hub maritime du Kenya, a enregistré en 2024 un record historique en termes de volume de fret, surpassant les chiffres des dix dernières années. Ce succès reflète la croissance économique du pays, soutenue par des investissements nationaux et étrangers significatifs ainsi qu’une stratégie gouvernementale exploitant efficacement la position géographique stratégique du Kenya.
Selon l’Autorité portuaire du Kenya (KPA), le port de Mombasa a traité plus de 41 millions de tonnes de marchandises en 2024, soit une augmentation de 14,1 % par rapport à 2023. Parmi les types de fret, les conteneurs, les produits liquides tels que les hydrocarbures, et les marchandises en vrac comme les céréales et le charbon dominent. Une part importante de ce volume concerne les marchandises en transit à destination des pays voisins tels que l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.
La hausse spectaculaire des conteneurs, qui a dépassé la barre historique de deux millions d’unités équivalent vingt pieds (TEU), est particulièrement notable. La faible différence (1 %) entre les exportations et les importations dans le commerce conteneurisé illustre une structure commerciale équilibrée.
Les exportations du Kenya comprennent des produits agricoles tels que le thé, le café et les fleurs, prisés sur les marchés internationaux en Europe, en Chine, en Russie et au Moyen-Orient. Parallèlement, les importations — à savoir des biens manufacturés, des hydrocarbures et des équipements industriels — témoignent de la modernisation des capacités productives et des infrastructures du pays.
Les opérations de transit au port de Mombasa continuent de croître grâce à l’intégration du Kenya dans les chaînes commerciales de l’Afrique de l’Est. Plus de 40 % des marchandises traitées dans ce port sont destinées aux pays voisins, avec environ neuf millions de tonnes dirigées vers l’Ouganda, principal partenaire commercial régional du Kenya.
Le développement des infrastructures de transport joue un rôle crucial dans cette dynamique. La construction de la ligne ferroviaire reliant Mombasa à Nairobi, prolongée jusqu’à la frontière ougandaise, a amélioré la connectivité logistique. De nouvelles autoroutes modernes facilitent également la circulation des marchandises vers les États voisins, garantissant une croissance continue des volumes de fret.
La croissance des activités portuaires reflète la bonne santé de l’économie kenyane. En 2024, les exportations de thé ont augmenté de 12 %, consolidant la position de leader mondial du Kenya. Les exportations de fleurs fraîches ont progressé de 8 %, grâce à des améliorations logistiques et à la conquête de nouveaux marchés tels que la Chine, la Russie et le Moyen-Orient. Le secteur industriel, notamment le textile et la transformation des produits agricoles, continue d’étendre sa présence sur les marchés internationaux. Parallèlement, le Kenya investit dans le raffinage du pétrole et la production d’engrais pour renforcer son offre exportable et répondre à la demande nationale.
La hausse du volume de fret illustre les efforts stratégiques du gouvernement kenyan pour développer les infrastructures et créer de nouveaux corridors de transport. Les investissements dans la logistique ont dépassé quatre milliards de dollars au cours des cinq dernières années, avec un soutien significatif de la Chine. Des projets tels que la modernisation du port de Mombasa, la construction de lignes ferroviaires et de routes, et le développement de complexes de stockage renforcent le rôle du Kenya en tant que centre logistique de l’Afrique de l’Est.
Le Kenya s’engage activement dans la coopération régionale, notamment à travers la création de corridors de transport reliant les marchés africains et sa participation à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). En parallèle, le pays renforce ses relations avec les grandes économies mondiales comme la Chine, les États-Unis et l’Union européenne.
Les succès du Kenya en matière de commerce extérieur et régional soulignent l’importance de l’intégration économique et des investissements massifs dans les infrastructures. Ce modèle de développement offre une base stable pour une croissance durable, non seulement pour le Kenya, mais également pour l’ensemble de l’Afrique de l’Est. En renforçant la compétitivité et en facilitant l’accès aux marchés internationaux, le Kenya montre que l’Afrique peut jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale.
