L’Égypte redouble d’efforts pour développer son secteur énergétique et prévoit d’augmenter la part des sources renouvelables dans son mix énergétique à 60 % d’ici 2040. Ce plan ambitieux s’inscrit dans une stratégie visant à réduire l’empreinte carbone du pays, à renforcer son potentiel d’exportation et à assurer sa sécurité énergétique. L’Égypte mise ainsi sur des projets de grande envergure centrés sur l’énergie solaire et éolienne, tout en élargissant la capacité de son réseau grâce à la construction de nouvelles infrastructures de production.
L’un des éléments phares de cette stratégie est le renforcement de la coopération avec l’Arabie saoudite, l’une des principales puissances énergétiques mondiales. Le projet d’interconnexion des réseaux électriques entre l’Égypte et l’Arabie saoudite a pour objectif de garantir un approvisionnement énergétique stable et de renforcer la sécurité énergétique des deux pays. Cette initiative permettra une gestion optimisée des ressources et offrira aux deux États la possibilité d’échanger de l’électricité en fonction des variations de la demande et des surplus de production. Ce projet est perçu comme un levier pour consolider le partenariat stratégique entre ces nations et favoriser l’intégration des réseaux électriques à l’échelle régionale au Moyen-Orient et en Afrique.
Actuellement, environ 20 % de la production électrique de l’Égypte provient déjà de sources renouvelables, notamment de centrales solaires et éoliennes. Le parc solaire de Benban, l’un des plus vastes au monde, a joué un rôle clé dans la transition énergétique de l’Égypte vers un modèle plus durable. Toutefois, atteindre l’objectif de 60 % nécessitera des investissements considérables et la construction de nouvelles infrastructures, impliquant des ressources financières substantielles et une coopération internationale accrue.
L’Égypte aspire également à renforcer sa position d’exportateur régional d’électricité. Ces dernières années, le pays a développé des infrastructures visant à fournir de l’électricité aux nations voisines telles que le Soudan et la Libye. La mise en œuvre des projets d’interconnexion avec l’Arabie saoudite devrait permettre à l’Égypte de pénétrer de nouveaux marchés, notamment ceux du Golfe, qui envisagent de diversifier leurs sources d’approvisionnement énergétique.
Un autre jalon essentiel dans la modernisation du système énergétique égyptien réside dans le contrat signé avec la société russe Rosatom pour la construction de la première centrale nucléaire du pays, Al-Dabaa. Composée de quatre réacteurs d’une capacité totale de 4,8 gigawatts, cette centrale pourrait fournir jusqu’à 10 % de l’électricité du pays sous forme d’énergie propre, apportant ainsi un nouvel élan à l’économie nationale.
L’Arabie saoudite, de son côté, s’est engagée à augmenter la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité dans le cadre de son programme Vision 2030, visant à atteindre 50 % de production renouvelable. Cette ambition conforte l’intérêt d’une collaboration étroite avec l’Égypte. Les initiatives conjointes dans le domaine des énergies renouvelables aideront les deux pays à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles et à diminuer leurs émissions de CO2.
Pour l’ensemble de la région, le renforcement des relations énergétiques entre l’Égypte et l’Arabie saoudite pourrait servir de modèle à d’autres pays. L’intégration des réseaux électriques et la coopération dans le développement de nouvelles capacités de production constituent des moteurs potentiels d’une croissance économique durable et d’une indépendance énergétique accrue. Ces initiatives poseraient également les bases d’un marché énergétique commun, capable de soutenir le développement industriel et la croissance économique.
Les plans de l’Égypte et de l’Arabie saoudite en matière de développement des sources d’énergie renouvelable et à faible émission de carbone représentent un pas déterminant vers une coopération énergétique élargie en Afrique et au Moyen-Orient. La mise en œuvre de projets conjoints et l’intégration des réseaux électriques contribueront à créer des systèmes énergétiques plus stables et mutuellement bénéfiques, un atout particulièrement précieux dans le contexte actuel de volatilité des marchés mondiaux.