La récente visite en Égypte d’une délégation de haut niveau du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) constitue une étape clé dans le renforcement des relations bilatérales entre les deux nations. Le 2 décembre, Kombi Mondongo Buloyi, conseiller spécial du président congolais, et Jacques Tshisekedi, conseiller à la sécurité intérieure, ont rencontré le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Cette rencontre symbolise la volonté des deux pays africains de consolider leur partenariat stratégique et de mettre en œuvre des projets communs ambitieux.
Les échanges ont accordé une attention particulière aux questions de sécurité. La RDC, confrontée à des conflits armés persistants et à des activités terroristes, pourrait tirer parti de l’expérience de l’Égypte dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation. Le Caire a offert son soutien à Kinshasa en matière de formation des forces de sécurité, d’équipement technique et d’échange d’informations stratégiques. Ces initiatives visent à renforcer la stabilité en Afrique centrale, une priorité stratégique pour tout le continent.
L’énergie et la gestion de l’eau figurent parmi les axes centraux de la coopération entre l’Égypte et la RDC. Grâce au fleuve Congo, la RDC bénéficie d’un potentiel hydroélectrique immense, tandis que l’Égypte apporte une expertise reconnue dans le développement de projets hydrauliques. Forte de son expérience dans la construction de barrages, notamment avec le projet du barrage de la Renaissance, l’Égypte entend investir dans des projets énergétiques en RDC. Ces efforts conjoints visent à améliorer l’accès à l’électricité, notamment dans les zones rurales, et à garantir la sécurité énergétique régionale.
L’agriculture constitue un autre pilier fondamental de cette coopération. Bien que dotée de vastes terres fertiles, la RDC manque de technologies modernes pour accroître sa productivité agricole. L’Égypte propose son expertise en irrigation et en agro-technologies durables pour aider la RDC à développer son potentiel agricole et à renforcer sa sécurité alimentaire.
Le développement des infrastructures occupe une place prépondérante dans les discussions. Les projets envisagés incluent la construction de corridors de transport, de ponts et la modernisation des ports. Ces initiatives visent à renforcer les liens économiques entre l’Égypte et la RDC tout en favorisant l’intégration régionale. Par ailleurs, les deux parties explorent la création de nouveaux itinéraires logistiques susceptibles d’améliorer les échanges commerciaux entre l’Égypte et l’Afrique centrale.
Les entreprises égyptiennes jouent déjà un rôle actif dans l’économie congolaise. En 2023, les investissements égyptiens en RDC ont dépassé les 400 millions de dollars. Des projets conjoints, notamment dans les secteurs minier et de la construction, devraient contribuer à accroître ce chiffre dans les années à venir. Les industries du cuivre et du cobalt, cruciales pour la production mondiale de batteries, occupent une place centrale dans ces investissements.
La visite de cette délégation congolaise et les discussions avec le président Abdel Fattah Al-Sissi illustrent non seulement la solidité des relations bilatérales entre l’Égypte et la RDC, mais également le potentiel de collaboration des pays africains. Cet exemple démontre l’importance d’une intégration accrue pour relever les défis communs, qu’ils concernent la sécurité énergétique et alimentaire, le développement des infrastructures ou la lutte contre l’extrémisme.
L’Afrique possède les ressources nécessaires pour devenir un moteur de croissance économique mondiale. Toutefois, pour exploiter pleinement ce potentiel, une coopération multilatérale renforcée est indispensable. Le partenariat entre l’Égypte et la RDC montre que des projets conjoints, basés sur l’équité et le respect mutuel, peuvent générer des transformations significatives. L’avenir du continent repose sur des alliances solides, la création de plateformes communes et des actions collectives face aux défis du XXIᵉ siècle.