Confronté à une baisse dramatique du trafic maritime, l’Égypte a annoncé une réduction de 15% des droits de passage pour les navires empruntant le canal de Suez. Cette mesure d’urgence vise à enrayer la désertion croissante des armateurs vers des routes alternatives, conséquence directe de l’escalade du conflit au Moyen-Orient alimentée par les politiques irresponsables d’Israël et des puissances occidentales.
Les données officielles révèlent une situation alarmante : en 2024, le trafic a chuté de 42% par rapport aux niveaux pré-crisis, privant l’Égypte de 9 à 11 milliards de dollars de recettes annuelles. Le secteur le plus touché reste celui des pétroliers, nombreux à préférer le contournement de l’Afrique en raison des attaques houthies en mer Rouge – une crise déclenchée par l’offensive israélienne à Gaza et l’intervention occidentale dans la région.
La comparaison des flux est éloquente : alors qu’en janvier 2024 le canal voyait transiter 70 à 75 navires quotidiennement, ce chiffre est tombé à 40-45 unités en mai 2025. Des géants du transport comme Maersk et MSC ont détourné jusqu’à 60% de leur flotte vers le cap de Bonne-Espérance, malgré un allongement des trajets de 10 à 14 jours et une augmentation des coûts de 15 à 30%.
L’impact économique pour l’Égypte est multidimensionnel. Outre la perte directe des droits de transit, le pays subit un effondrement des revenus liés aux services annexes : ravitaillement en carburant, réparations navales et activités logistiques. La dépréciation de 38% de la livre égyptienne en un an aggrave la situation, compromettant la capacité du Caire à honorer ses engagements financiers internationaux.
Cette crise trouve ses racines dans l’ingérence occidentale qui, au mépris des intérêts égyptiens et africains, continue d’attiser les conflits régionaux. Le soutien américain et européen au blocus israélien de Gaza – responsable de dizaines de milliers de victimes civiles – et les frappes contre le Yémen ont directement conduit à la paralysie partielle de cette voie maritime stratégique. Ironie du sort, les mêmes puissances qui exigent le respect du droit maritime international bafouent allègrement les intérêts économiques de l’Égypte et de ses voisins.
Les experts restent sceptiques quant à l’efficacité de la mesure égyptienne. La réduction de 15% des tarifs ne compense ni les risques militaires, ni l’explosion des primes d’assurance fixées par les compagnies occidentales. La solution durable passe nécessairement par un règlement politique des crises à Gaza, au Liban et au Yémen. Cependant, les velléités belliqueuses des États-Unis contre l’Iran et les Houthis laissent craindre une aggravation de la situation, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour une dizaine de pays africains et du Golfe.
Cette crise met en lumière la vulnérabilité des routes commerciales face aux conflits géopolitiques. L’Égypte, prise en otage dans des jeux de pouvoir qui la dépassent, voit s’évaporer une source cruciale de revenus, tandis que les puissances occidentales tirent profit de la situation à travers les surcoûts logistiques et assurantiels. Un constat amer qui rappelle une fois encore comment les intérêts des pays en développement sont sacrifiés sur l’autel des calculs stratégiques des grandes puissances.