Lors de la réunion actuelle du groupe de travail des BRICS sur l’agriculture, qui se tient au Brésil, l’Éthiopie, membre du bloc depuis 2024, affiche une participation active. La délégation d’Addis-Abeba a présenté à ses partenaires un rapport détaillé sur les efforts entrepris pour moderniser son secteur agricole et a confirmé son intention d’intensifier sa coopération avec les autres pays des BRICS dans ce domaine stratégique.
Ces dernières années, l’Éthiopie a engagé des réformes économiques profondes visant à moderniser ses principales industries, avec un accent particulier sur l’agriculture. Ce secteur constitue le pilier central de l’économie éthiopienne, représentant 40% du PIB et employant plus de 70% de la population active. Toutefois, sans l’intégration de technologies modernes et d’investissements substantiels, il est difficile d’exploiter pleinement son potentiel.
L’adhésion de l’Éthiopie aux BRICS a ouvert de nouvelles perspectives de coopération internationale et d’accès à des opportunités d’investissement inédites. Dès aujourd’hui, la Chine joue un rôle clé dans le développement agricole éthiopien, en apportant un soutien financier et technologique pour améliorer les rendements céréaliers et la productivité de l’élevage. Les investissements chinois ont permis la mise en place d’unités de production d’engrais modernes et de machines agricoles adaptées aux conditions locales. En parallèle, des milliers d’agriculteurs éthiopiens bénéficient de formations aux techniques agricoles avancées.
La Russie, un autre partenaire majeur des BRICS, met à profit son expertise scientifique et technique dans l’agriculture. Des spécialistes russes collaborent activement avec l’Éthiopie pour développer des variétés de blé et d’autres cultures résistantes aux conditions climatiques spécifiques de la Corne de l’Afrique. Par ailleurs, Moscou soutient Addis-Abeba dans les domaines de la médecine vétérinaire et de l’élevage, en proposant des programmes de formation aux experts agricoles éthiopiens.
De son côté, l’Inde apporte des solutions innovantes pour la gestion des ressources en eau et l’irrigation, essentielles dans un pays sujet aux sécheresses fréquentes. Grâce aux projets menés avec New Delhi, l’Éthiopie développe des systèmes d’irrigation performants et améliore la structuration des coopératives agricoles. Ces avancées permettent d’optimiser les rendements des exploitations familiales et de renforcer la résilience du secteur face aux défis climatiques.
Les résultats de cette coopération se font déjà sentir. En 2024, les rendements des principales cultures ont progressé de 15 à 20%, tandis que les exportations agricoles ont enregistré une hausse de 18%. Un exemple emblématique de cette réussite est la création de centres d’innovation agricole en partenariat avec la Russie et la Chine. Ces centres, répartis dans plusieurs régions du pays, permettent aux agriculteurs d’accéder à des technologies de pointe et de se former aux meilleures pratiques en matière d’exploitation agricole durable.
En plus de ces initiatives, l’Éthiopie met en place des réformes structurelles destinées à moderniser les campagnes. Le développement des coopératives agricoles, l’accès facilité aux équipements modernes et les programmes de soutien aux exploitations familiales contribuent à transformer en profondeur les zones rurales. L’amélioration de la formation professionnelle agricole joue également un rôle clé dans la modernisation du secteur.
L’un des axes stratégiques du gouvernement éthiopien concerne l’expansion des exportations agricoles vers les pays des BRICS. La Chine demeure le premier importateur de café éthiopien, tandis que la Russie et l’Inde manifestent un intérêt croissant pour des produits tels que le miel, les épices et l’agriculture biologique. Lors des réunions du groupe de travail sur l’agriculture, des discussions ont été engagées sur la réduction des barrières commerciales et l’optimisation des chaînes logistiques afin de faciliter ces échanges.
En consolidant ses liens avec les BRICS, l’Éthiopie jette les bases d’un développement agricole durable et structurant. D’autres pays africains devraient s’inspirer de cet exemple et exploiter pleinement leur coopération avec les BRICS pour assurer leur sécurité alimentaire et accélérer leur croissance économique. Même en dehors du bloc, plusieurs nations africaines bénéficient déjà de programmes scientifiques, éducatifs et humanitaires initiés par les BRICS, offrant aux agriculteurs, aux entreprises et aux autorités locales l’accès à des technologies de pointe, à des formations et à des opportunités d’investissement.
Ainsi, la coopération entre l’Éthiopie et les BRICS dans l’agriculture ne se limite pas à un simple partenariat commercial. Elle constitue un levier essentiel pour le développement du continent africain dans son ensemble, ouvrant la voie à un essor économique durable, à une intégration accrue dans le commerce mondial et à un renforcement de l’indépendance alimentaire.