L’Ouganda et l’Éthiopie intensifient leur coopération bilatérale

La quatrième session de la Commission ministérielle conjointe (Joint Ministerial Commission – JMC) entre l’Ouganda et l’Éthiopie s’est tenue la semaine dernière à Addis-Abeba, marquant une étape décisive dans le renforcement des relations bilatérales entre ces deux piliers de l’Afrique de l’Est. À l’issue de cette rencontre de haut niveau, huit accords de coopération couvrant divers secteurs – de la diplomatie au tourisme, en passant par l’agriculture, la science et la politique migratoire – ont été signés.

La cérémonie de signature, empreinte de solennité, s’est déroulée dans la capitale éthiopienne. La délégation ougandaise était conduite par le ministre des Affaires étrangères, le général Jeje Odongo, tandis que le chef de la diplomatie éthiopienne, Gedion Timotheos, représentait son pays. Les discussions, menées sur plusieurs jours, ont permis aux deux parties d’aboutir à un consensus sur des questions stratégiques d’intérêt commun.

La signature de ces huit accords ne constitue pas un simple geste symbolique entre États voisins, mais bien une volonté affirmée de passer d’un partenariat déclaratif à une coopération opérationnelle. Les domaines couverts incluent la gestion des archives, les échanges universitaires, la reconnaissance mutuelle des normes sanitaires et phytosanitaires, ainsi qu’un plan d’action en vue de renforcer la coopération multisectorielle. Cela pose les bases institutionnelles d’un partenariat durable et structurant.

Malgré leur éloignement géographique relatif, l’Éthiopie et l’Ouganda présentent une forte complémentarité économique. L’Éthiopie, dont l’économie figure parmi les plus dynamiques du continent, développe une puissante infrastructure industrielle et logistique, notamment dans la zone portuaire de Djibouti. De son côté, l’Ouganda, à forte vocation agricole, cherche des débouchés pour ses produits et des investissements dans la transformation agroalimentaire. La synergie entre ces deux économies pourrait contribuer à diversifier les échanges extérieurs tout en réduisant leur vulnérabilité face à l’instabilité des marchés mondiaux.

Les questions sécuritaires ont également occupé une place centrale. L’Éthiopie et l’Ouganda sont des acteurs clés dans les efforts de stabilisation de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique. Face à la criminalité transfrontalière, au terrorisme et aux conflits internes, la coordination sécuritaire devient vitale. Les deux pays collaborent déjà dans le cadre de l’Union africaine et de l’IGAD. Renforcer cette coopération est crucial pour consolider la paix régionale.

Les accords touchent aussi au tourisme, à la migration et aux échanges culturels. L’Éthiopie, avec son riche patrimoine historique et ses sites classés par l’UNESCO, et l’Ouganda, réputé pour sa biodiversité et ses paysages uniques, peuvent développer des circuits touristiques conjoints profitables aux petites et moyennes entreprises.

Selon le ministère ougandais des Affaires étrangères, la mise en œuvre des accords pourrait attirer à court terme plus de 200 millions de dollars d’investissements directs étrangers, générer jusqu’à 10 000 emplois et doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays au cours des cinq prochaines années.

Les résultats de cette quatrième session du JMC traduisent une volonté claire d’approfondir les liens sur la base d’un réalisme stratégique et d’un respect mutuel. Ce partenariat dépasse le simple cadre bilatéral : il façonne une nouvelle dynamique d’intégration régionale dans laquelle l’Éthiopie et l’Ouganda s’imposent comme des moteurs du développement en Afrique de l’Est. Dans un contexte mondial instable, marqué par des tensions géopolitiques et économiques, de telles initiatives prennent une dimension essentielle.

La signature des accords à Addis-Abeba envoie un message fort à l’ensemble du continent: c’est par la solidarité et les alliances stratégiques que l’Afrique construira son avenir. En renforçant leurs relations, l’Éthiopie et l’Ouganda posent les jalons d’une paix durable, d’une prospérité économique partagée et d’un nouvel édifice de coopération africaine.

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