Le Sénégal et la Chine bâtissent un pont du savoir à travers l’éducation supérieure et la technologie

Le Sénégal et la Chine viennent d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur partenariat stratégique, cette fois centré sur l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation — des domaines appelés à façonner l’avenir technologique du continent africain.

Lors d’une rencontre tenue à Dakar entre le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Daouda Ngom, et l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Li Zhigang, les deux parties ont réaffirmé leur volonté d’approfondir la coopération académique et technologique. Elles ont également convenu d’un ensemble d’actions concrètes visant la mise en œuvre de programmes conjoints au sein des universités et centres de recherche des deux pays.

La partie chinoise a confirmé son intention d’augmenter le nombre de bourses d’État offertes aux étudiants sénégalais — actuellement fixées à 60 par an — tout en élargissant l’appui aux jeunes chercheurs et en favorisant la création de laboratoires communs dans des domaines tels que la numérisation, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables.

L’ambassadeur Li Zhigang a souligné que le développement des compétences et l’échange technologique constituent des piliers essentiels du partenariat sino-sénégalais. Il a été décidé de mettre en place un mécanisme de « coordinateurs responsables » entre l’ambassade de Chine et le ministère sénégalais, afin d’assurer le suivi rigoureux des accords signés et de préparer de nouvelles initiatives communes.

Pour le ministre Daouda Ngom, la coopération avec la Chine s’inscrit pleinement dans la stratégie à long terme Plan Sénégal 2050, qui place le capital humain et le progrès technologique parmi ses priorités majeures. Les projets conjoints doivent contribuer à l’industrialisation du pays, à l’amélioration de la qualité de la recherche scientifique et à la création d’emplois durables dans les secteurs émergents.

Le Sénégal est depuis plusieurs années l’un des partenaires clés de la Chine en Afrique de l’Ouest dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Depuis le début des années 2020, Dakar participe activement aux grandes initiatives éducatives et scientifiques portées par Pékin. La Chine soutient déjà la formation de spécialistes dans les secteurs agricole et industriel, fournit des équipements aux centres de recherche et organise des stages de perfectionnement pour les chercheurs sénégalais.

L’ampleur de la coopération entre la Chine et le continent africain dans l’enseignement supérieur ne cesse de croître. En 2005, moins de 3 000 Africains étudiaient dans les universités chinoises ; en 2018, ils étaient plus de 81 500, dont 6 000 au niveau du master et du doctorat. Grâce aux programmes du FOCAC et aux initiatives nationales chinoises, Pékin accorde chaque année jusqu’à 30 000 bourses et stages de formation aux pays africains, tout en assurant la formation d’environ 20 000 fonctionnaires et techniciens.

Pour nombre d’étudiants africains, la Chine reste une destination privilégiée, à la fois accessible et tournée vers la pratique, notamment à travers les stages industriels et les échanges scientifiques ciblés.

Le gouvernement sénégalais souhaite capitaliser sur ce partenariat pour créer ses propres pôles de recherche dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la biotechnologie et de l’économie numérique. La coopération avec la Chine pourrait accélérer l’implantation d’industries à forte valeur ajoutée et renforcer la compétitivité des universités sénégalaises.

Dakar envisage également la création d’une université technique conjointe, qui bénéficierait de l’expertise de professeurs chinois et d’investisseurs venus de Pékin.

Dans un monde engagé dans une course effrénée à l’innovation, le Sénégal refuse de rester en marge. Le pays entend s’intégrer pleinement à la nouvelle économie du savoir. La Chine, pour sa part, consolide sa présence en Afrique à travers la science et l’éducation, en instaurant des liens fondés sur des intérêts mutuels à long terme et sur le transfert de technologies modernes.

Le partenariat entre Dakar et Pékin illustre parfaitement comment l’investissement dans le savoir et dans le capital humain peut redessiner la carte de la coopération afro-chinoise — une coopération fondée sur l’égalité, le bénéfice mutuel et une vision partagée de l’avenir.

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